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Une vie sans faim
3 mai 2007

Encore une fois, merci. Merci pour vos messages

Encore une fois, merci. Merci pour vos messages de soutien, de courage, pour vos conseils et votre présence...

Le moral va un petit peu mieux, enfin, disons plutôt qu'il va moins mal... Le corps, quant à lui, me joue toujours des tours, mais je tiens le coup, malgré les vertiges qui ne me quittent plus... Quelques sushis avalés hier soir... Une victoire? Un echec? J'avoue qu'au jour d'aujourd'hui, je dirait plutôt la deuxième solution...

Une reflexion de ma mère, hier, m'a profondémment affectée... Nous parlions de repas à préparer pour la famille tous les soirs, et que nous faisions chacune plusieurs plats différents selon ce que mange l'autre. Par exemple, si je fais un poulet à la crème-curry, je me ferai en premier quelques morceaux de poulet, sans matière grasse, sans crème, etc.. Si c'est une salade, je ferais un bol avec sauce, fromage, avocat, etc et un autre pour moi, avec moins d'aliments et pas de sauce...

Elle me fait alors une remarque tout à fait justifiée: "Ce qui est enervant, c'est que généralement, tu n'as pas de logique, tu enlève le jaune d'un oeuf, alors que le manger ne peux te faire que du bien, ce n'est pas un mauvais aliment, etc...". Oui, c'est vrai. Mon alimentation n'est pas forcément logique... Enfin, pas pour un regard exterieur...

Mais le coup qu'elle m'a porté au coeur n'est venu que dans la phrase suivante: "Parfois, tu vas manger n'importe quoi, alors que tu refuses de manger le jaune d'oeuf". Je sais qu'elle ne se rend pas compte de la portée de ses paroles, de leurs conséquences, mais ça m'a tuée... C'est comme si elle m'avait dit que je mangeais comme un ogre... Je ne comprends pas comment elle peut me dire ça, d'autant plus que je ne mange jamais devant elle...

A cette petite discussion s'est ajoutée encore une reflexion d'un collègue sur mes fesses... M'ayant vue à Noël pour la première fois, il me dit s'être rappelé de mes fesses (je précise qu'on s'entend bien et que la discussion n'avait rien de dérangeant...). Je lui demande alors si c'était d'une manière positive ou négative... "Négative, d'ailleurs ca m'avait choqué...." dixit mon collègue... Une nouvelle claque en pleine figure... Il en rajoute une couche en me disant que mon jean ne me va pas, qu'il est mal coupé et me fait un gros cul.... Moi qui essaie de ne pas trop me dévaloriser, c'était raté...

Pourtant, ce ne sont que quelques mots... Mais les mots, plus que les actes encore, blessent au plus profond et rien ne se voit...

Ils ne se rendent pas compte que leurs paroles auront un écho en moi durant des jours... Qu'elles résonneront encore et encore, me confortant dans mon idée que je suis trop... Trop.

La voix de Poids-Plume prend alors de l'ampleur, ne laissant plus aucune place à la Raison. De simples mots renforcent cette ombre qui est en moi, cette douleur. Ils lui donnent raison, simplement.

-"Tu vois, je te l'avais dit, tu es trop grosse, tu manges comme un ogre... Tu devrais avoir honte, tout le monde le voit...!!"

J'ai mal et ne dit rien... Je laisse les mains de mon homme se promener sur ce corps que je hais tant, je serre les dents et fais semblant... Semblant que ce n'est rien, que ce dégoût de moi, cette haine qui m'habite ne change rien. J'essaie parfois de parler, de confier cette peur, ces angoisses, ce viol qu'est la nourriture qui entre en moi, mais comment faire comprendre l'incompréhensible...? Comment mettre des mots sur une chose que je ne comprends pas moi-même, sur des pensées qui se battent sans cesse...?

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