J'ai observé quelque chose ces derniers temps...
J'ai observé quelque chose ces derniers temps... A partir du moment ou je suis triste mais surtout en colère (contre moi-même la plupart du temps), c'est là que me vient cette envie de bouffer tout ce qui se trouve à portée de main et de vomir mes tripes... En faisant un peu de psychologie de bistrot, j'ai envie de me faire vomir comme j'ai envie de sortir de moi le mal, le mauvais, le moche, la haine et les regrets...
Et ce matin, je me hais pour des choses dont je ne parlerai pas ici mais qui confirment toujours un peu plus que je ne vaus rien, que je suis le mal et que je ne mérite pas de vivre...
Une envie de pleurer s'empare alors de moi, suivie de près par une envie encore plus forte de me faire vomir... De sortir de moi cette colère, de me punir, de me venger... Mais je suis là, contrainte à rester derrière mon bureau, à remplir des feuilles de calculs, à écrire des lettres alors que ma seule envie est de fuir tout ça, fuir la vie, me fuir moi-même...
Mais à quoi bon courrir sans relâche alors que je ne pourrai jamais me débarasser de ce que je déteste. Moi. Ma fuite est vouée à l'échec...
Je me sens mal. Une envie terrible d'arracher ce coeur qui me fait si mal, de m'ouvrir le bide et d'en extirper les tripes et me dire: "Voilà salo***, c'est tout ce que tu mérites... Crève charogne!"
Ouais, c'est ca que j'aimerais, là tout de suite... Me hurler au visage, me cracher dessus puis me piétiner...
Alors à défaut de pouvoir le faire, je me détruis d'une autre manière... Plus acceptable, moins violente, plus fière...
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14h... De retour de ma "pause-repas", passée à marcher sans but... Le mal-être est toujours là, indemne et moi, petit à petit, je disparaîs sous sa couche sombre et épaisse...
Mes yeux ne savent plus mentir. Ne me regardez surtout pas, vous y verriez l'abomination, la honte, la mort...!
Je regarde à terre, tout le temps. Mon regard se perd dans le néant. On me parle mais je ne suis plus là...
Je ne veux plus, je ne veux pas. Je n'en peux plus de cette chose au fond de moi qui me transforme, qui me rend sombre et déprimante. Je ne veux pas lâcher pourtant, je continue, chaque jour à marcher, avancer. En fermant les yeux pour ne plus voir, ne plus décevoir. Certains croient encore en moi. Je ne veux pas voir leur déception, je ne veux pas être une fois de plus jugée sur un nouvel échec.
Alors je reste, donnant l'illusion de vivre, m'évertuant pour qu'ils aient tout ce qu'il leur faut. Je fais acte de présence physique, je joue mon rôle de maman, de femme parfaite, de maîtresse de maison, de cuisinière... Je demande : "Comment ça va?", "Qu'as-tu fais à la crèche?", "Que voulez-vous manger?", "Je te sers un verre?"... Et je réponds: "Oui, ça va, merci", "Bravo!", "Oui, je comprends", "Non je n'ai pas faim", "Oui, j'ai mangé ce midi".... En espérant qu'ils ne regardent pas trop longtemps mes pupilles desespérées, fatiguées...